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Déc

Améliorons le moral des pessimistes

« Dans une tribune publiée par Le Figaro, le 29 novembre 2018, avec le titre tonitruant « Délivrez-nous des optimistes », Éric Zemmour nous a livré une de ces charges dont il est coutumier. Dans l’excès, l’amalgame et la confusion.

Il y a chez ce polémiste une passion dévorante pour le marketing du malheur, les prévisions les plus sombres, l’exacerbation des peurs, le verre qui n’est même plus à moitié vide mais totalement.

Le prétexte de ce libelle est le livre d’Yves Roucaute « Le bel avenir de l’humanité ». On peut ne pas partager toutes les thèses de cet auteur mais son ouvrage s’inscrit dans la lignée de ceux de nombre d’experts ou de philosophes qui démontrent que, jamais, dans l’histoire de l’humanité, les progrès de la recherche, de la médecine, des technologies n’ont été aussi spectaculaires. Ou que, jamais, les avancées n’ont été aussi importantes pour lutter contre la famine, la pauvreté, les virus, ou tout simplement prolonger la durée de vie. Rien qu’en France, ces 60 dernières années nous avons gagné 14 ans d’espérance de vie !

Face à cette évidence, Éric Zemmour recourt à une dialectique inversée. Le progrès industriel aurait permis Verdun et Hiroshima, la quête messianique du progrès social aurait donné le goulag, le progrès médical favoriserait l’explosion démographique. Pourquoi s’arrête-t-il sur ce chemin torturé ? Il aurait pu ajouter : le vin est bon mais il cause des morts, la pratique du sport est plaisir mais peut faire des victimes, on vit plus vieux mais dans quel état, etc. Toujours cette volonté de noircir le tableau en faisant des raccourcis primaires et en évoquant en 3 mots le positif pour paraître objectif ( il n’a pas l’impudence de nier le progrès mais il affirme qu’il se paye au prix fort ).

Nous souhaitons, la bienveillance étant l’une de nos valeurs cardinales, améliorer le moral des pessimistes. En rappelant que nous sommes des optimistes lucides. Les optimistes béats sont les extrémistes de l’optimisme, nous ne voyons pas le monde plus beau qu’il n’est. Nous savons que la vie est belle à proportion qu’elle est féroce. C’est justement face aux défis ou dans la difficulté qu’il convient plus encore de mobiliser les énergies positives.

Les intuitions initiales des fondateurs de la psychologie positive, à commencer par Martin Seligman, sont aujourd’hui confirmées par d’incontestables recherches scientifiques. Nous avons en nous les ressources naturelles pour aller mieux. Les liens neuronaux entre cœur, système digestif et cerveau sont établis. L’esprit soigne le corps et réciproquement. Une seule pensée agréable fait monter toute la kyrielle des neuromédiateurs et des hormones positives comme la sérotonine, l’ocytocine, la dopamine. Conseillons donc à Éric Zemmour de sourire davantage à la vie et surtout de fuir les émotions négatives. Elles accélèrent notre rythme cardiaque, la pression artérielle, la dilatation des bronches. Elles font monter l’adrénaline qui conduit, au mieux, à la mauvaise humeur et, au pire à la dépression, l’AVC, l’infarctus.

Les prophètes de malheur peuvent être utiles pour leurs mises en garde. Comme disait Jacques Julliard : il faut écouter leurs avertissements, ne pas suivre leurs conseils.

Décourager l’initiative, ajouter à l’anxiété, promouvoir le repli, nier les atouts de notre pays c’est affaiblir la France, c’est porter atteinte au moral de la Nation. Spécialement en cette période où rôdent la violence et l’extrémisme.

Dans sa tribune, Éric Zemmour fait référence à la sentence de Georges Bernanos : « L’optimiste est un imbécile heureux, le pessimiste est un imbécile malheureux». Nous pensons que les différences sont plus sérieuses. Le pessimisme est le propre de ceux qui ne prennent aucun risque : ils sont sûrs d’avoir raison et, s’ils se plantent, on oublie leurs prophéties de malheur. Je vous invite à faire le choix du courage qui est celui de l’optimisme, le choix de ceux qui discernent les signes d’espérance, y compris dans les situations difficiles, de ceux qui croient en la mobilisation des énergies positives, pour eux-mêmes, leurs associations, leurs entreprises, la vie publique : notre pays a plus que jamais besoin d’eux ! »

Thierry Saussez
Créateur du Printemps de l’Optimisme

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