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Fév

Un Français sur deux a basculé dans l’économie collaborative

Plateformes intuitives, prix attractifs… La « sharing economy » ne cesse de progresser, selon un sondage Harris Interactive. Les freins à la prise de pouvoir de cette nouvelle économie ? Les questions d’assurance, ou encore de fiscalité.

L’engouement des Français pour les échanges de services entre particuliers ne se dément pas : la moitié d’entre nous a participé au moins une fois à un service d’entraide entre particuliers, selon un sondage Harris Interactive réalisé du 15 au 22 octobre 2014 auprès d’un échantillon de 1 000 Français de plus 15 ans. L’étude précise que 36 % des sondés a déjà fait appel aux services d’autres particuliers, à titre onéreux ou non, et que 29 % ont déjà proposé les leurs. Parmi les activités concernées : les services à la personne (babysitting, soins esthétiques, garde d’animaux), la location et la revente de biens entre particuliers ou encore les usages partagés comme le covoiturage.
Cet engouement s’explique notamment par « une pénurie d’offre » dans l’économie traditionnelle et par « des prix compétitifs pour les réseaux d’entraide ». Huit Français sur 10 soulignent la difficulté à trouver le bon professionnel pour des petites prestations, se repliant ainsi vers les prestations entre particuliers. La même proportion de sondés considère les prestations entre particuliers comme étant « moins chères que celles des circuits traditionnels ».

ABSENCE DE GARANTIES

L’économie collaborative serait-elle en passe de supplanter les circuits marchands classiques ? Pas si sûr, car l’étude met aussi en lumière des blocages d’ordre éthique ou légal qui freinent les pratiques collaboratives : 8 français sur 10 considèrent« qu’il y a un risque que cet argent ne soit pas déclaré ».  La même proportion de sondés juge en effet « compliqué » de se livrer « honnêtement » à ces pratiques collaboratives, notamment du fait d’un environnement fiscal perçu comme trop complexe. De même, l’absence de garanties légales en cas de défaillance est un frein à la confiance et donc à l’utilisation des services collaboratifs. 67 % des Français estiment que ces prestations entre particuliers ne sont pas sécurisées.Selon Olivier Savinelli, directeur de l’étude, ces chiffres révèlent le fait que les Français sont « lucides » dans leurs choix de consommation et font un arbitrage rationnel entre économie traditionnelle et collaborative. Cette dernière n’aurait donc pas vocation à remplacer l’offre existante, mais à la diversifier.

FORT POTENTIEL DE CROISSANCE

Les outils d’intermédiation, que ce soit des associations à l’image du réseau des AMAPs, ou des sites internet comme Leboncoin ou Blablacar participent aujourd’hui à combler ces lacunes. Jouissant d’une popularité croissante, ces réseaux apportent de plus en plus de garanties, que ce soit à travers des systèmes de réputations de leurs membres, ou par des assurances incluses dans le prix des transactions.
Cette économie dispose en tout cas d’un fort potentiel de croissance : 75 % des Français perçoivent en effet les pratiques collaboratives comme « simples » à  mettre en place. Si cette étude ne se penchait « que » sur seize services allant du bricolage à la location de biens personnels, en passant  par le dépannage informatique ou le soin des animaux domestiques, il en existe déjà bien plus selon cette liste publiée par le Blog de la consommation collaborative. Et tant reste à inventer.Jean-Jacques Valette, Wedemain, le 5 janvier 2015

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