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12
Nov

5 astuces pour booster votre bonheur grâce à l’économie

Dans votre quotidien, vous avez tout intérêt à vous montrer patient, à préparer vos voyages à l’avance et à faire régulièrement des cadeaux à vos proches.

Non, l’économie n’est pas condamnée à être une matière ennuyeuse discutée uniquement par quelques experts au crâne dégarni. L’économie peut aussi être ludique et… utile. Surfant sur la vague de l’économie comportementale, Mickaël Mangot, enseignant à l’Essec, vient de publier un livre sur les principales trouvailles en matière d’économie du bonheur : « Heureux comme Crésus? Leçons inattendues d’économie du bonheur » (aux éditions Eyrolles). Un ouvrage qui regroupe 30 leçons pratiques pour améliorer votre bien-être au quotidien. Challenges.fr revient sur 5 d’entre elles.

1. Arrêtez de comparer vos revenus à ceux des autres

« Le bonheur réside dans le renoncement à se comparer à autrui », estimait Spinoza. On ne pourrait mieux dire en matière de revenus. Une étude* de 2005 d’Ada Ferrer-i-Carbonell, chercheuse à l’université d’Amsterdam, a scruté la satisfaction des Allemands en fonction de nombreux critères. Certes le niveau de richesse global a bien un effet important sur le bonheur de l’individu. Mais on semble plus satisfait de sa situation lorsqu’on gagne 25.000 euros par an et que ses proches ont un revenu de 20.000 euros que quand on gagne 30.000 euros entouré de personnes gagnant 35.000 euros. En d’autres termes, les revenus élevés de vos amis ont tendance à vous plomber le moral !

Tout dépend alors de la manière dont vous vous comparez et à qui. Cela peut vous inciter positivement à vous dépasser ou alors vous frustrer. Anecdote intéressante : les personnes qui regardent la fiche de paie de leurs collègues sont plus heureuses que celles qui se comparent en priorité à leurs amis. Sans doute parce qu’on voit dans le niveau de vie de ses collègues de bureau des promesses d’amélioration pour sa situation personnelle. Attention également à la télévision. Dans les séries TV, la distribution des revenus est complètement inversée par rapport à la réalité. Il semble y avoir des riches ou des super-riches partout, alors qu’ils ne représentent pas plus de 10% de la population. C’est particulièrement vrai dans certaines séries comme Gossip Girl.

Le conseil de notre économiste : ne pas demandez à quelqu’un dont vous savez qu’il gagne beaucoup plus que vous son salaire, remarquez aussi ceux qui gagnent moins que vous.

 

2. Ne misez ni sur le loto ni sur un héritage

C’est le rêve de millions de Français : empocher le gros lot au Loto ou hériter d’une grande tante suisse oubliée. C’est pourtant une erreur d’appréciation. Gagner une énorme somme d’argent d’un coup est loin d’être toujours une sinécure. Les relations avec votre famille et vos amis peuvent parfois se détériorer, l’intérêt pécuniaire passant de plus en plus avant le reste. N’exagérons pas cependant. Ceci n’a rien de systématique et les gains de ce type ne sont pas non plus une malédiction. Une étude** conjointe de chercheurs de Santa Barbara et des Pays-Bas a ainsi montré que pour des gains à la loterie postale hollandaise (25.000 euros), le bonheur des individus, après un pic, était redescendu à son niveau initial 6 mois plus tard.

D’autres recherches montrent également qu’à fortune comparable, ceux qui ont travaillé pour l’obtenir sont plus heureux que ceux qui en ont hérité.

Le conseil de notre économiste : portez un regard critique sur les actualités concernant les stars. Celles-ci ne parlent souvent que de la partie la plus enviable de leur vie.

 

3. Attendez avant de changer de voiture

Qui n’a jamais rêvé d’acquérir une belle berline sportive et de remiser au garage sa vieille citadine ? En dehors du fait que cela n’est pas toujours adapté à votre vie de tous les jours (enfants, crédit immobilier sur le dos, …), le plaisir qu’on retire d’un achat est éphémère. Même pour un bien durable. Une étude*** a montré que, sur leur dernier trajet en voiture, les émotions ressenties par les conducteurs américains interrogés ne dépendaient pas de la valeur de leur véhicule. Seule exception : lors des rares balades en voiture. Les propriétaires de petits bolides sont alors plus satisfaits. Par ailleurs, on sous-estime le fait que l’on s’adapte à la montée en gamme pour les biens durables, que ce soit une voiture ou un appartement. Au bout d’un certain temps, on s’est habitué au confort.

L’achat d’une grosse berline a aussi un côté statutaire non négligeable. Le but est d’entretenir devant les autres une image de soi plus séduisante. Mais ce type d’achat, s’il a impact positif sur le bonheur, a un coût important. L’argent et le temps nécessaires à cet achat auraient pu être consacrés à d’autres projets (développement de soi, famille, …) qui auraient été sources de davantage de satisfaction.

Le conseil de notre économiste : changez de groupe social si celui-ci accorde trop d’importance à vos yeux au statut, comparez vos dépenses « biens de plaisir » et vos dépenses « biens de confort ».

 

4. Réservez vos vacances à l’avance

La patience n’est pas toujours la principale qualité des êtres humains. Nous avons tendance à privilégier l’instant présent, au lieu de penser au long terme. D’ailleurs, on estime à tort que l’impact d’un même événement sera moins intense dans le futur que dans le présent. Cela s’explique par nos faibles capacités à anticiper les émotions futures. Or, attendre avant de s’acheter quelque chose peut se révéler bénéfique. On savoure déjà à l’avance, par exemple, notre prochain voyage dans des contrées ensoleillées. C’est ce que les économistes appellent « l’utilité de l’anticipation ».

Le conseil de notre économiste : passez du temps à préparer vos prochaines vacances.

 

5. Faites des cadeaux régulièrement

Dépenser son argent avec autrui apporte plus de satisfaction que les consommations solitaires. C’est également vrai des dépenses pour les autres. La générosité rend heureux. Plusieurs chercheurs**** ont analysé l’utilisation des bonus annuels donnés aux employés d’une même entreprise et son impact sur leur bonheur. Résultat : les dépenses « prosociales » (en faveur d’autres personnes) ont permis d’augmenter bien davantage lebonheur des employés que les autres dépenses. La manière dont on se sert de l’argent avait ainsi au final plus d’importance que le montant du bonus en lui-même.  

Le conseil de notre économiste : Faites des cadeaux à vos proches toute l’année, et pas seulement à Noël. 

 

*Ferrer-i-Carbonell A. (2005), « Income and well-being: An empirical analysis of the comparison income effect », Journal of Public Economics

**Kuhn P., Kooreman P., Soetevent A. et Kapteyn A. (2011), « The effects of lottery prizes on winners and their neighbors: Evidence from the Dutch Postcode Lottery », The American Review.

***Schwartz N. et Jing Xu (2011), « Why don’t we learn from poor choices? The consistency of expectations, choice, and memory clouds the lessons of experience », Journal of Consumer Psychology.

****Dunn E. W., Aknin L. B. et Norton M. L. (2008), « Spending money on others promotes happiness », Science. 

Jean-Louis Dell’Oro, Challenges.fr, http://www.challenges.fr/economie/20141106.CHA9981/5-astuces-pour-booster-votre-bonheur-grace-a-l-economie.html

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